Du 7 au 10 mars 2024 a eu lieu le raid à ski de la section montagne. Le 7 mars le covoiturage est organisé jusqu’au Pont d’Espagne à Cauterets. Le joyeux groupe composé d’une dizaine de randonneurs est motivé, tout autant que les deux guides de haute montagne qui nous accompagnent, les incontournables Florian Lahargue et Victor Saucède. Il faudra de la motivation pour cette première journée qui s’annonce longue car la météo est annoncée favorable. C’est moins le cas pour les trois jours suivants étant donné que de fortes chutes de neige accompagnées de vent sont prévues. L’objectif premier est donc d’atteindre le refuge Wallon puis d’utiliser les heures de jour restantes pour aller skier une belle pente aux alentours du refuge. La longue approche plate se termine aux alentours de midi à Wallon ce qui tombe à pic pour un pique-nique extérieur en lézardant au soleil. Mais trêve de prélassement et on rechausse aussitôt en direction du col d’Arratille que l’on atteindra après un passage de rivière sportif et quelques efforts supplémentaires.
Seuls au monde dans la montée vers le col d'Aratille
Col d'Aratille et vue sur la face nord-ouest du Vignemale
Les deux groupes progressent dans des pentes vierges de trace et dans une montagne fraîchement recouverte de neige. L’arrivée au col d’Arratille est l’occasion de se faire souffler par un vent à décorner les bœufs et surtout d’admirer la sauvage -impressionnante- face nord-ouest du Vignemale. Vient alors le temps de la descente au soleil, sur une neige récente, fraîche et légèrement frittée par le vent. En l’espace de quelques secondes, la pente est ruinée, massacrée par les sauvages skieurs qui prennent un malin plaisir à œuvrer ainsi. Le retour au refuge est amplement mérité et tout le monde a eu sa dose après de nombreux kilomètres tracés pour un dénivelé plus raisonnable mais suffisant.
Le refuge Wallon a été rénové en 2023 et cela se ressent : espaces chauffés et même douches chaudes sont au rendez-vous, un vrai petit hôtel aux 113 couchages. Ce sera d’ailleurs notre repaire pour les trois jours suivants. En effet, l’objectif initial était de rallier le refuge Bachimania du côté espagnol pour y passer les deux autres nuits. Mais étant donné les précipitations annoncées, Florian et Victor craignaient d’y rester coincés en raison du risque d’avalanches qui nous aurait empêcher le retour en France de façon suffisamment sécuritaire. Heureusement, Wallon a pu nous garder pour les trois nuits et le raid s’est plutôt transformé en séjour en étoile autour de Wallon, ce qui convenait à tout le monde.
La deuxième journée s’annonce plus mitigée en termes de météo notamment à cause de forts vents et de précipitations. Le cap est mis sur le col de Cambalès ou les pentes nord sous le Pic de Cambalès, en fonction de la progression. Au départ, la météo est finalement plus claire que prévue, les nuages restent assez hauts et la visibilité excellente. Il n’en fallait pas plus pour le gourmand groupe de skieurs qui continue de s’enfoncer toujours plus loin dans la montagne avant de finir soudainement dans la purée de pois. La descente se fera finalement avec une visibilité ridicule, à ne pas sentir le relief sous ses planches et à suivre tels des mulets Victor et les indications données par son GPS.
Matin J2 - Visibilité excellente, on progresse avec avidité
Matin J2 - Ça se gâte
Qu’à cela ne tienne, après le déjeuner les avides skieurs sont à nouveau à la recherche de victimes pour leurs lames. Et la solution se trouvait là, devant nos yeux, à quelques centaines de mètres du refuge où une forêt clairsemée dans un versant nord nous attendait. La décision était évidente : il fallu rechausser pour s’envoyer deux runs dantesques les museaux pleins de délicieuse poudre. La forêt protégea les skieurs du méchant vent et la journée s’en trouva agréablement embellie.
Aprèm J2 - La sainte forêt propose dégustation, c’est délicieux
Troisième journée, on a compris, la forêt c’est trop cool, on y voit clair même dans la tourmente et la neige a continué de poser la nuit précédente. La veille, un parcours exploratoire a été imaginé sur les cartes dans une autre forêt proche du refuge. Et les malins skieurs, subtils utilisateurs des applications de cartographie 3D sans lesquelles ils bégaieraient, ont vu juste ! La forêt est skiable et nous offre de belles pentes vierges et poudreuses qui se souviendront des longues courbes et des précises godilles infligées. Retour au refuge, casse-croûte, retour sur les spats. La tentation est trop forte pour l’après-midi : nous retournons dans la forêt la plus proche du refuge pour encore quelques runs dans de rares conditions de neige fraîche.
J3 - Exploration sylvestre
J3 - Agréable trouvaille sylvestre, on n'en demandait pas tant
Enfin, la quatrième et dernière journée a d’abord pour objectif de retourner vers le Pont d’Espagne, jusqu’au refuge du Clot. De là, quelques ultimes descentes dans les pentes vierges sous le télésiège du lac de Gaube finissent de combler les fatigués skieurs. Le dernier repas est mérité et se fera finalement à l’hôtellerie du Pont d’Espagne.
J4 - Freeriders en herbe ready to drop in from tables d'orientation
J4 - Drop in
Merci encore à nos formidables guides Victor et Florian pour leur motivation et bonne humeur sans faille !
La team (+Victor le photographe)
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