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Ski de rando - Clap de fin - 06 avril 2023

montagneasct

La météo annonçait pour le WE dernier des grosses chutes de neige. Avec la fonte brutale du manteau neigeux mi-mars, les skieurs-randonneurs s’étaient déjà résignés à ranger leurs skis. Mais cette fois ci, avec ces quantités prévues, difficile de passer à côté, et les skis bien que rangés sont toujours prêts.

Au bureau, la motivation chez les montagnards est telle qu’un plan ski est vite monté. Ni une, ni deux, on me colle dans l’agenda une sortie ski. Excellent !


A la veille du départ, on parle du Pic du GER (2613m) comme possible cible, avec un groupe ASCT et Florian le guide. Perdiou ! Pour l’avoir déjà approché à skis je sais que c’est un « candidat », « c’est du lourd ». Quelques images du flanc Sud du GER sur internet fait monter la fébrilité. Il est aussi réputé pour faire du bon ski de printemps, car le temps de la décision après ces chutes de neige, la poudreuse s’est finalement transformée. Logique pour les Pyrénées et le mois d’avril !




Pas un chat en arrivant dans la station ! Cela me rappelle une séance de ski-randonnée à la Noël 2021, où la station était fermée et déserte cause COVID. La réalité avait rejoint la fiction. J’avais eu un très fort sentiment de « jour d’après » en cassant la croute assis sur ces télésièges brutalement désuets. Le monde avait frôlé une catastrophe majeure. Encore cette fois, à l’heure du printemps, ces stations de ski fermées ont un air de lendemains de fête (clin d’œil à Greta T.).




Dans la montée, ce sentiment se dissipe avec les discussions allant bon train entre randonneurs. Quelle énergie et quelle passion pour la montagne dans ce groupe ! Le bonheur d’être en nature est palpable. Néanmoins, le guide nous alerte à propos de l’impact du réchauffement dans les montagnes, particulièrement cet hiver car dramatiquement sec. Les signaux qu’il évoque n’appartiennent plus à la catégorie « faibles ». Dans un proche avenir, nous savons tous que la saison enneigée se réduira à peau de chagrin. Pour le guide, cela signifie une activité hivernale sursitaire. Sachant cette nature menacée, ne sommes-nous pas dans une double urgence contradictoire ? : Profiter encore d’elle telle que nous l’avons toujours connue jusqu’à présent, mais plus modérément pour réduire notre empreinte, donc moins fréquemment ou autrement. Inutile de se flageller, garder toute son énergie et faire preuve de courage va compter pour agir. Déjà comme à chaque sortie, regardons les Pyrénées les yeux bien ouverts pour en capter un maximum, pas la peine de jouer la montre.




A hauteur des lacs du Plaa Ségouné, nous décidons de mettre résolument le cap vers le GER. Pour l’instant il nous domine, mais une secrète et sauvage combe permet de la contourner. C’est là que nous sortons du domaine skiable de Gourette. On se demande d’ailleurs où ça passe.






Avec le Pic d’Amoulat au-dessus de nos têtes (2594m), on perçoit une similitude avec la vallée d’Aspe : Le terrain est calcaire. Quelques conversions bien maitrisées nous permettent d’en finir avec deux jolis toboggans et nous hisser au col d’Amoulat (2400m). De là le sommet du GER est enfin plus abordable, mais il est encore un peu loin et midi sonne. En avril la neige est à consommer tôt dans la journée. Les aficionados de courses d’arrêtes trouvent le compromis : Plutôt que d’aller au GER, ils décident de monter les 100 derniers mètres, crampons aux pieds jusqu’en haut de la Pyramide (2496m). « Chtite » formation sur la « botte » au bout des crampons de la part de Florian. En neige collante, cette « botte » peut en effet vous précipiter tout droit dans une « verticale », si vous ne tapez pas vos crampons régulièrement. De là s’offre un panorama depuis l’Ossau jusqu’au rocher d’Aran. Le GER en face est un pic respectable avec sa pente sommitale haute de 300m, inclinée à 30/40°. Des skieurs d’un groupe plus matinal s’y livrent à une descente un brin engagée. Les 70mm de mon appareil photo ne suffisent pas pour rendre cela, mais ces skieurs vont bientôt franchir la belle crête où nous nous trouvons. J’anticipe ce passage pour capter cette ambiance alpine. Ces crêtes au premier plan, et les alpinistes au second plan, structurent souvent les images de haute-montagne de photographes tels que Pierre TERRAZ dans le massif du Mont Blanc, je m’en inspire beaucoup.






Le temps galope, nous non plus nous n’allons pas tarder à descendre, le casse-croute est repoussé à plus tard. La « crème » n’attend pas, elle « tourne » avec le soleil. A force, on finit par savoir avec l’exposition et l’inclinaison où la neige va porter le mieux. La godille est possible comme en station sur cette neige de printemps ! Avec un sport aussi ludique, les skieurs-randonneurs ont la chance de préférer le ski free-ride au ski de piste. De plus son empreinte carbone est moindre, et il économise l’eau des canons à neige. Top non ?





Après un casse-croute bien mérité, où il n’a été question que de plans montagne pour la saison d’été à venir (accrochez-vous !), Florian nous emmène sur les flancs du GER. Et là il fallait oser, car connaissant le « lapiaz », vous pouvez ruiner facilement vos skis ! Par contre, pour qui sait lire le terrain, les pentes herbeuses entre les barres prolongent la godille sur une bonne sous couche de neige. Attention à ne pas descendre trop bas, car une cassure en pierre aurait gâché la journée à ceux fraichement équipés de skis flambants neufs. Un retour prudent en piste sur le couloir « à chenille » nous ramène en bas de la station : Même pas touché !...et une banane d’enfer ! Merci le Guidos, merci le groupe ! Et finalement tout le monde a trouvé son « kif » !


Sans regrets, on range définitivement les skis ce soir, ce fut la dèr’ ! On tourne la page. La prochaine saison est aussi belle que l’hiver, car c’est le printemps, et c’est d’autres bonheurs en montagne : La floraison, le vert tendre de la végétation, les observations animalières, les lacs en dégels…Tout un programme.



Photographe et rédacteur en chef Jean-Luc

139 vues1 commentaire

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1 Yorum


Raph Mari
Raph Mari
11 Nis 2023

Bravo Jean Luc


Magnifique récit très plaisant à lire!!


Beğen
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